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[Vidéo] Impuissance apprise : comment induire la résignation

La notion d’impuissance apprise [Learned Helplessness] est développée dans les années 60 par Martin Seligman, un psychologue comportemental. C’est un état proche du renoncement et de la dépression induit chez un individu (ou un animal) faisant l’expérience d’échecs successifs et d’absence de maîtrise sur ce qui lui arrive.

 

Comment résigner une classe en moins de 5 minutes

 

Avant de rentrer plus en détail sur les aspects comportementaux, voici une vidéo dans laquelle une psychologueCharisse Nixon, provoque de la résignation chez un groupe en quelques minutes :

 

Source vidéo :  Nice Provence Info

 

« je ne vais pas y arriver » 

 

Dans cet extrait, on remarque que la capacité à résoudre des problèmes est comme « gelée ». Cette passivité (ou apathie) se met en place chez l’homme ou l’animal qui est plongé dans un état de résignation, l’amenant à supporter sans réaction des évènements négatifs. Le groupe expérimentant l’absence de maîtrise et l’échec face à une situation – l’impossibilité de résoudre les deux premiers anagrammes – n’arrive pas à réaliser le troisième qui était pourtant faisable.


Et c’est peut être l’élément le plus troublant : au delà de la frustration induite face aux deux premières taches, ce vécu conditionne les comportements ultérieurs.  On parle donc d’impuissance « apprise » car cette attitude résignée, une fois installée, contamine même les situations pour lesquelles le comportement d’une personne aurait été efficace.



impuissanceA

 

Par exemple, une recherche d’emploi qui se solde par des échecs systématiques peut, a terme, éteindre toute combativité pour retrouver du travail. Dans la vie personnelle également, les tentatives de régime, si elles échouent, vont amener la personne à renoncer en se disant « Les régimes ne fonctionnent jamais ». Autre cas de figure, une personne en quête d’une rencontre amoureuse, confrontée à des refus, va intérioriser ces échecs et mettre en place un système de croyances: le résultat négatif, malgré les actions, sera anticipé et généralisé au point de ne plus rien tenter. L’estime de soi est alors touchée, la motivation baisse et la dépression s’installe. Dans le langage, on retrouve certains marqueurs de cet état d’esprit comme les expressions : « je ne vais pas y arriver », « je ne suis pas fait pour cela ».

 

L’origine de l’impuissance apprise (IA)

 

Martin Seligman s’inscrit dans un paradigme en psychologie : le conditionnement opérant (ou conditionnement instrumental).  Ce concept comportemental est initié au début du XXème siècle par Edward Thorndike et s’appuie sur le « modèle animal », qui vise à étudier un processus pathologique (spontané ou induit / biologique ou comportemental) sur les animaux pour en dégager des aspects communs avec un phénomène équivalent chez l’humain. L’auteur le plus célèbre de ce courant dit « behavioriste » s’appelle Skinner (on parle d’apprentissage skinnerien)

 

Skinner et Seligman s’intéressent à l’apprentissage résultant d’une action, en analysant particulièrement les mécanismes favorisant la reproduction d’un comportement. L’idée générale est que la conduite humaine est conditionnée par les conséquences qu’un individu anticipe à partir de son comportement suite à ses expériences. La « récompense attendue » serait la base de toute motivation. Il est donc possible de favoriser des comportements induits par « renforcement » ou, à l’inverse, de provoquer des comportements d’évitement par « punition ». C’est dans ce cadre que Seligman expérimente et développe la notion d’impuissance apprise appelée également résignation acquise.

 

Un modèle expliquant la dépression

 

Au milieu des années 70, il étend son concept et le propose comme modèle explicatif de la dépression qui « résulterait de la perte par le sujet de la possibilité de faire une liaison entre l’action et les conséquences positives de celle-ci » (1975,  Helplessness. On Development, Depression and Death). Plus précisément, il décrit trois conséquences lorsqu’il y a rupture entre nos propres actions et l’environnement :

 

> Un déficit cognitif, qui rend encore plus difficile la possibilité d’apprendre que les évènements dépendent de ses actions.

> Un déficit motivationnel, entravant la possibilité de réponses volontaires.

> Un déficit émotionnel, sur un versant dépressif.

 

Usage militaire du concept

 

Après le 11 septembre, l’administration Bush a utilisé des méthodes de torture, appelées « techniques d’interrogatoire renforcées ». On savait que certaines de ces pratiques étaient directement inspirées des recherches sur l’impuissance apprise, du psychologue Martin Seligman. Un rapport révèle, plus de 10 ans après les faits, la participation de nombreux psychologues à ces programmes militaires. Retour sur le concept d’impuissance apprise et sur l’incroyable dérapage déontologique des psychologues de l’Association Américaine de Psychologie (APA).
 

Seligman a travaillé avec l’armée Américaine au sein du programme militaire SERE (Survival, Evasion, Resistance and Escape). Le but de sa collaboration est  d’enseigner aux soldats comment résister à la torture. Son travail avec l’armée est au centre d’une controverse car ses recherches ont servi de base pour l’élaboration des « techniques d’interrogatoire renforcées » [sic] utilisées dans les prisons de la CIA lors de la guerre contre le terrorisme.

 

Torture : des psychologues ont aidé la CIA sous l’administration Bush

 

Plus de 10 ans après les faits, les langues se délient. Un rapport de l’American Psychological Association, révèle que cette dernière a validé ces fameuses techniques d’interrogatoire pratiquées après le 11-Septembre et qualifiées depuis de tortures par l’administration américaine elle même. Les agences gouvernementales « voulaient des directives éthiques permissives pour que leurs psychologues puissent continuer à participer à ces techniques d’interrogatoire violentes », telles que la simulation de noyade, réhydratation rectale ou la privation de sommeil, précise le rapport.
 
Dans cette séquence, désormais historique, le fait le plus étonnant concerne le rôle de psychologues qui ont construit, participé, et donc légitimé ces pratiques. Et il ne s’agit pas d’éléments isolés mais de la plus importante association américaine de psychologues qui a structurellement transigé sur les principes éthiques les plus fondamentaux. Le rapport cite deux motivations principales pour expliquer cet incroyable dérapage : créer de bonnes relations entre eux et continuer à développer la psychologie dans l’armée…

 

Les excuses de l’APA, la peine de M. Seligman

 

Suite à à ces révélations, l’APA s’est exprimée via Nadine Kaslow : « Notre organisation n’avait pas l’intention d’autoriser des techniques d’interrogatoires violentes, ou de participer à la violation des droits de l’homme, mais cela a pu en résulter […] Nous présentons nos excuses pour ce comportement et les conséquences qu’il a entraînées ». De son côté, Martin Seligman a communiqué, affirmant  » Je suis peiné et horrifié que la bonne science, qui a tant aidé de personnes à surmonter l’impuissance apprise et la dépression nerveuse, ait été utilisée à des fins inhumaines ».

A partir de 2009, l’administration Obama a conclu que ces méthodes étaient équivalentes à la torture. Leur usage a été officiellement interdit.
 
 

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 M.B.

 

Source : Hogrefe, Nice Provence Info (vidéo)

Mots clés : Psychologie Comportementale

 

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