Timidité sociale : les 6 problèmes de personnalité associés

Les timides sociaux ressentent fréquemment et avec beaucoup d’intensité les émotions de honte et d’embarras. Cette composante de la personnalité est souvent le reflet, dans l’espace social, d’une anticipation (anxieuse) de dangers potentiels ou du jugement des autres. Les recherches en psychologie différentielle permettent d’identifier 6 problèmes de personnalité plus présents chez les personnes à forte timidité sociale* que dans la population générale.

#1  Se sentir mortifié en présence d’autrui

Les émotions d’embarras et de honte sont donc le socle de la timidité sociale. On retrouve, associée à cette facette de la personnalité, une tendance à être mal à l’aise en présence des autres. Ces affects peuvent se traduire par des boucles de pensées qui amènent la personne à se sentir très rapidement ridicule ou inférieure aux autres. Ces schémas sont au départ le reflet d’un état intérieur et d’une appréciation erronée de la réalité, mais deviennent bien souvent auto-réalisants…

#2 Évitement des situations sociales

C’est le corollaire du premier point, l’évitement. Face à une situation perçue comme inconfortable, un mécanisme de défense est souvent privilégié : contourner la menace. Cependant cette solution, efficace à court terme, comporte des « coûts » dans la durée. En effet, l’évitement systématique de certaines interactions sociales fait croître la valeur anxiogène de la situation en question. La personne se rigidifie et s’enferme dans son évitement, qui devient rapidement la seule option possible !

# 3 Faibles « soft skills »

En dépit de toute la volonté du monde, les « soft skills » ou compétences sociales, ce n’est pas le point fort des timides sociaux. D’une part, les mécanismes d’évitements mis en place les rend peu aguerris à la gestion des interactions. D’autre part, lorsqu’on est submergé par ses propres affects, il est très difficile de se décentrer pour appréhender les mouvements psychiques chez l’autre ou dans un groupe.

#4 Distorsion de l’image du corps

Dans le cadre social, la honte et la peur du ridicule est bien souvent au premier plan dans l’esprit des personnes à forte timidité sociale. Par compensation ou pour se rassurer, on assiste à une préoccupation excessive concernant l’apparence physique, pouvant même aboutir à des biais cognitifs portant sur l’image du corps.

Ces distorsions cognitives sont la résultante d’un mode de pensée rigide, sans compromis possible. On parle alors de « pensée tyrannique », se traduisant par un nombre de règles plus ou moins fondées. Par exemple, on peut retrouver un biais d’interprétation ayant pour conséquence une attribution émotionnelle, positive ou négative, en lien avec l’apparence physique (actuelle ou idéale).

# 5  Le syndrome de l’imposteur

Les personnes expriment un doute maladif qui consiste à nier l’attribution interne de tout accomplissement personnel. Ce syndrome de l’imposteur est bien plus présent chez les personnes à très forte timidité sociale que dans la population générale.

Elles « externalisent » la cause de leurs réussites – en l’expliquant par la chance, le hasard, des circonstances particulières – on parle de « Locus Of Control » externe. Elles se perçoivent souvent comme des « dupeurs-nés » qui abusent leurs collègues, leurs amis, leurs supérieurs et s’attendent à être démasquées d’un jour à l’autre.

# 6 La peur de parler

Ou le trac. L’anxiété oratoire est un vrai handicap, en particulier dans le cadre professionnel. Il est important de noter qu’un « timidité social » a un fonctionnement anxieux dans la sphère publique uniquement. On remarque des attitudes souvent différentes dans le cadre privé, ou dans un environnement connu.

Quelles sont les autres facettes associées à la Timidité sociale ?

La timidité sociale est une des « facettes » d’un trait de personnalité : le Névrosisme. Ce trait (on parle aussi de dimension de la personnalité) décrit une tendance à se focaliser sur les aspects négatifs de la vie et à éprouver des émotions négatives (peur, la tristesse, la gêne, la colère, la culpabilité, dégoût,…).
 
L’inventaire de personnalité NEO-PI-3, sur lequel s’adosse un très grand nombre de recherches en psychologie, construit la dimension du Névrosisme avec la « Timidité sociale » et 5 autres facettes : l’anxiété, la dépression, la colère, l’impulsivité et la vulnérabilité.

Découvrir les 5 grands traits de la personnalité (modèle Big Five) :

 
 
* Par convention on estime qu’un trait ou une facette de la personnalité est significativement élevée chez une personne lorsque son évaluation psychométrique la situe parmi les 16% les plus élevés d’un échantillon dit normatif (soit au delà d’un écart type au dessus de la moyenne).
 
 

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