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Autisme et cognition sociale : le traitement des émotions dans le TSA

Les personnes avec Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) présentent souvent un défaut d’expression mais également de compréhension de leurs propres émotions comme des émotions de l’autre. Ceci constitue par ailleurs un des signes cliniques recherchés dans le cadre d’un diagnostic de TSA.

 

 
De nombreux travaux de recherche ont mis en évidence une altération dans la perception et la reconnaissance d’émotions faciales ou vocales chez les personnes avec TSA (Hobson, 1986 ; Rosenblau et al., 2017 ; Rump et al., 2009). La question d’un déficit spécifique à une émotion faciale reste débattue, certains auteurs rapportent des difficultés globales dans le traitement des émotions faciales de base, alors que d’autres retrouvent des déficits plus spécifiquement pour le traitement des émotions négatives (pour une méta-analyse voir Uljarevic & Hamilton, 2013).
 
D’une manière plus générale, il a été montré que dès la naissance, les jeunes enfants avec TSA ne montrent pas de préférence pour les stimuli sociaux, tels que les visages, comparativement aux objets. Cette aptitude est classiquement retrouvée chez les jeunes enfants au développement typique, suggérant un défaut plus primaire dans l’attention et l’orientation vers de tels stimuli sociaux (Chevallier et al., 2012).
 

Des données avec l’IRM fonctionnelle

 
Par ailleurs, des études en IRM fonctionnelle retrouvent une activation moindre dans le gyrus fusiforme droit chez des personnes avec TSA comparativement aux contrôles, suggérant un traitement atypique et non-préférentiel des visages dans cette population (Schultz et al., 2000). De même, les personnes avec TSA ne traitent pas préférentiellement la voix humaine comparativement à des stimuli sonores non-sociaux (Gervais et al., 2004).

 

Cette moindre attention vers les stimuli sociaux et notamment les visages s’accompagne d’un pattern particulier de leur exploration visuelle. Les personnes avec TSA ont, en effet, tendance à moins regarder la région des yeux pour se concentrer davantage sur le bas du visage (Hernandez et al., 2009 ; Pelphrey et al., 2002 ; pour une méta-analyse voir Papagiannopoulou et al., 2014), voire même à explorer préférentiellement des régions hors du visage, suggérant un défaut global de l’exploration visuelle (Guimard-Brunault et al., 2013).
 
La pauvreté du contact oculaire constitue d’ailleurs l’un des critères diagnostiques définis par le DSM-5. Cette exploration partielle des visages pourrait compliquer la reconnaissance des émotions faciales, la région des yeux étant particulièrement informative pour décoder l’émotion exprimée par l’autre.

 

TSA et stratégies d’exploration des visages

 
Néanmoins, dans certaines conditions, il a été montré que les personnes avec TSA sans TDI peuvent discriminer correctement des émotions faciales de base (Castelli, 2005 ; Jones et al., 2011 ; Tracy et al., 2011). Ceci est notamment observé en présence de photographies de visages statiques et exprimant une émotion primaire de manière exagérée (Harms et al., 2010).
 
Des études de suivi du regard montrent cependant que les personnes avec TSA utilisent une stratégie d’exploration des visages différente des sujets contrôles pour aboutir au même résultat. Ceci est particulièrement vrai chez les adultes avec TSA qui peuvent, au cours de leur développement, acquérir des stratégies alternatives (de compensation) leur permettant d’inférer l’émotion de l’autre (Grossman et al., 2000 ; Spezio et al., 2007).
 

Compenser l’altération du traitement implicite des émotions

 
Ils utiliseraient alors une stratégie explicite afin de compenser l’altération du traitement implicite des émotions. Ceci expliquerait qu’ils puissent réussir à reconnaître les émotions à partir des stimuli simples et présentés pendant un temps suffisamment long, alors qu’ils se retrouvent davantage en difficulté dans des situations complexes de la vie quotidienne, où les expressions émotionnelles sont le plus généralement subtiles et perçues pendant un temps court. Ceci souligne également l’intérêt d’utiliser des stimuli plus écologiques pour évaluer cette dimension dans l’autisme.
 
Ainsi, des études manipulant l’intensité de l’expression émotionnelle faciale semblent plus appropriées pour mettre en évidence des difficultés dans le traitement des émotions faciales chez les personnes avec TSA comparativement aux sujets neurotypiques (Doi et al., 2013 ; Harms et al., 2010 ; Rump et al., 2009).
 
 

Pour aller plus loin (réservé aux cliniciens et chercheurs)

 
En savoir + sur la cognition sociale chez l’adulte



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