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Le « bore-out », ou les ravages de l’ennui au travail

Anxiété, honte, perte de l’estime de soi, fatigue, douleurs, manque d’activité, insatisfaction, détérioration de la santé; voici quelques éléments du tableau clinique du « bore-out », ou syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui. Alors qu’un bon tiers des salariés souffrent d’ennui au travail (enquête STEPSTONE de 2008), les victimes de bore-out dépassent ce stade.

 

bore-out-pic

Profil N°1 : s’ennuyer à mourir, le travail sans activité

Certains salariés se rendent au travail 35 ou 40 heures par semaine, mais n’ont pas d’activité. Placardisés ? Remplacés par les nouvelles technologies ? Ceux qui n’envisagent pas le travail comme source de satisfaction et d’épanouissement peuvent vivre cette situation sans dommage; mais pour beaucoup, cette impasse professionnelle est un calvaire. Ils subissent une forme d’érosion psychologique, et glissent sûrement vers un bore-out.

 

Mais comment font ils pour combattre l’insupportable ennui d’un travail sans activité ? Voici quelques grands classiques, que tout le monde a vécu occasionnellement, mais qui devient le quotidien dans de telles situations :

 

> Internet, évidemment. Errer sur le web pour remplir ses journées. Certains sites sont même dédiés à l’ennui au travail, on peut y voir dessins, témoignages, et appels à l’aide.

>  YouTube si vous pouvez vous équiper d’écouteurs.

> Facebook, histoire de trouver le soutien d’un ami.

> Des pauses cigarettes interminables.

> Candycrush, Clash of clan, une bonne option car chronophage.

 

Notez que, pour la plupart de ces activités, ouvrir une fenêtre excel ou un document word en cours peut s’avérer indispensable. Plus globalement, on retrouve deux types de stratégie pour ne pas rendre visible son inactivité :

 

> L’étirement des tâches : une mission qui prend normalement deux jours est alors étalée sur une semaine. A l’intérieur de cette méthode on retrouve deux écoles. Il y a ceux qui exécutent le travail en deux jours, feignant ensuite de travailler les trois autres; et ceux qui morcellent le travail pour l’egrainer sur la semaine entière.

 

> Le pseudo-investissement : rester très tard au bureau deux ou trois soirs par semaine ou déjeuner devant son poste de travail donne le change. Alors qu’en réalité, vous gérez vos email personnels et préparez le programme de votre prochain week-end.

 

Profil N°2 : le « bullshit job » (ou « emploi à la con »)

Le bullshit job, c’est le pire de l’économie moderne, tertiaire et mondialisée. La complexification des entreprises et les concentrations de capitaux produisent toute une strate d’emplois absurdes. Le salarié n’a plus de métier – au sens noble du terme – mais un emploi principalement bureaucratique, déguisé en mission de service, de support, de télémarketing, financier, ou autres éléments de nov-langage post moderne.

 

Le piège se referme alors sur un salarié devant produire du « reporting » destiné lui-même à produire un « reporting », qui n’a d’autre fonction que d’alimenter la farce managériale internationnalisée… Dans de nombreux cas, les « tableaux croisés dynamiques » excel, les présentations de projets, et autres jus de crânes n’ont pas d’intérêt direct avec l’activité de l’entreprise. C’est David Graeber, professeur d’anthropologie à la London School of Economics, qui a mis à nu cette réalité en écrivant un article viral*. Extrait :

 

« Pour y arriver, des emplois ont dû être créés qui sont, par définition, inutiles. Des troupes entières de gens, en Europe et en Amérique du Nord particulièrement, passent leur vie professionnelle à effectuer des tâches qu’ils savent sans réelle utilité. Les nuisances morales et spirituelles qui accompagnent cette situation sont profondes. C’est une cicatrice qui balafre notre âme collective. Et pourtant, personne n’en parle.»

 

D’après Graber, l’évolution de l’économie tend à produire ce type de fonction en masse.  Il ajoute :

 

«La plupart des gens qui font ces métiers en sont en fin de compte conscients. […] Il y a une classe entière de salariés qui, quand vous les rencontrez à des soirées et leur expliquez que vous faites quelque chose qui peut être considéré comme intéressant (anthropologue, par exemple), éviteront de discuter de leur métier. Mais donnez-leur quelques verres et ils se lanceront dans des tirades expliquant à quel point leur métier est stupide et inutile.»

 

Ainsi, le salarié, privé de sens, s’éteint, devient amorphe, anxieux, fatigué, insatisfait…. A vous de faire le regroupement syndromique !

 

La culpabilité du bore-out

Socialement, faire un bore-out est une situation délicate. Son célèbre grand frère, le burn-out octroie de nombreux bénéfices secondaires car le statut de victime est alors total, aucune ambiguité. Le burn -out est une cicatrice de guerre que l’on peut exposer sans risque.

 

Pour un syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui, le coming-out est plus délicat. Surtout en période de chômage de masse. Déclarer son bore-out est politiquement incorrect. Percevoir un salaire pour ne rien faire (d’important), dans nos représentations, entraîne un jugement qui limite l’empathie. Dans le meilleur des cas, on vous fera entendre raison pour redevenir conscient de la chance d’avoir un travail; mais plus probablement, vous serez perçu comme un fainéant. (calculer votre salaire sur salaire-brut-en-net.fr

 

Le bore-out a été initialement pensé par deux consultants suisses, Peter Werder et Philippe Rothlin dans leur livre « Diagnosis Boreout ». Ils centrent l’explication du phénomène autour de l’absence de tâches signifiantes. Trois états favoriseraient ce syndrome : l’ennui, l’absence de défis et le désintérêt. Si le phénomène a été longtemps négligé par les chercheurs et employeurs, c’est à cause de la stigmatisation sociale de cette situation. Or, les personnes souffrant de bore-out ne peuvent pas être considérées comme paresseuses car ce qui les entraîne dans cet état est un sentiment d’insatisfaction vis à vis de leur situation professionnelle.

La cause : l’insuffisance de rôle

Cette insatisfaction qui conduit à une faible loyauté envers l’entreprise. La problématique se renforce car l’employé en bore-out se retrouve embourbé dans un fonctionnement où son dégout est renforcé par une inhibition à demander du changement ou verbaliser sa problématique avec ses supérieurs. Très souvent ces personnes ne recherchent pas d’autre poste et s’enlisent.

 

En prévention des risques psycho-sociaux, le vécu à l’origine du bore-out est désormais repéré et évalué comme une source de stress professionnel. L’OSI-R, l’inventaire de stress professionnel, identifie et mesure 6 sources de stress, 4 niveaux de tension et 4 types de ressources personnelles.  Parmi les sources de stress, on retrouve l’insuffisance de rôle. Vous pouvez voir ici un extrait du rapport de ce test (cliquez sur l’image pour voir l’intégralité d’un rapport OSI-R) :

 

insuffisance de rôle : définition

 

Mlk

 

 

 

En savoir plus :

 

L’OSI-R  : inventaire de stress professionnel

> *« Bullshit Jobs » par David Graber (site Strike)

Le bore- out syndrome  de Christian Bourion et Staephane Trebuck

> * traduction  de l’article de David Graber, par « La grotte du barbu »



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