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L’intuition ou l’intelligence en excès de vitesse

L’intuition, l’insight, l’après-coup, ou tout simplement la première impression.  Ces procédés inconscients seraient à l’origine de l’écrasante majorité des nos décisions. A l’opposé de l’analyse et du raisonnement, l’intuition opère à notre insu, en empruntant un circuit cérébral automatique, sans effort, le tout à une vitesse incroyable.

 
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Deux routes cérébrales : une haute et une basse

 Nous aurions deux « routes » cérébrales préciseDaniel Goleman, psychologue américain, la « route haute » qui passe par des systèmes neuraux travaillant « étape par étape et non sans effort », et la « route basse », « un circuit qui opère à notre insu, automatiquement et sans effort, à une vitesse incroyable ».Celle-ci emprunte des circuits neuraux qui traversent le tronc cérébral, l’amygdale et d’autres structures automatiques d’importance majeure telles que le cortex cingulaire antérieur, le cortex ventromédian et le cortex orbitofrontal.

« C’est par la logique que nous prouvons et c’est par l’intuition que nous découvrons » Henri Poincaré, mathématicien (1854 – 1912)

Elle permet à l’individu de se faire en un éclair une opinion sur une situation donnée, ce qu’on appelle communément la « première impression ». « L’intuition est une forme d’intelligence qui s’adapte très vite à un environnement mouvant, définit à son tour Christophe Haag, chercheur en psychologie sociale à l’EMLyon. Comme disait le dramaturge Henry Bernstein “l’intuition est l’intelligence qui a commis un excès de vitesse”. »  Elle permet de réagir vite, dans les situations où la réflexion est impossible. Pour cela, le cerveau pratique en quelques secondes un « balayage superficiel ». « C’est une sorte de “scan” de la situation qui permet de synthétiser des informations à partir de bribes d’informations sensorielles, définit Christophe Haag. Derrière, elle propose un choix. »

 

C’est exactement ce que nous faisons lorsque nous rencontrons une personne pour la première fois en collectant un maximum d’indices en un minimum de temps pour nous faire une première opinion. Et cela semble efficace !

« L’intuition est souvent vue comme le fait d’atteindre des solutions de manière directe, sans l’intervention d’un raisonnement logique et analytique », confirme Janet Metcalf, responsable du Laboratoire métacognition et mémoire à l’université Columbia (New York, États-Unis). Alors que la pensée analytique procède par étapes, accumulant les arguments pour construire un raisonnement, l’intuition, elle, surgit, provoquant une grande émotion. Ce qui induit qu’il existerait plusieurs façons de prendre des décisions, de trouver des solutions.

Des décisions intuitives fondées sur l’expérience

Comment fonctionne cette intelligence rapide, cette connaissance inconsciente ? La réponse pourrait bien venir du Riken Brain Science Institute à Tokyo (Japon) qui a observé le cerveau des joueurs de shogi (échecs japonais). Les chercheurs ont découvert que celui des joueurs qui « intuite » active deux zones, impliquées dans la cartographie et dans la mémoire.

« L’intuition a donc deux moteurs, analyse Christophe Haag. Le premier, lié à l’expertise, se met en route lorsqu’on se retrouve dans une situation archiconnue, où l’on a cent fois sur le métier remis son ouvrage. Quand l’expertise est en panne, que l’on se retrouve dans une situation inédite, le second moteur lié à la mémoire (souvent émotionnelle) se met en marche. Il fouille alors à toute vitesse dans le catalogue des souvenirs personnels à la recherche d’un événement “proxi” c’est-à-dire assez proche en termes de contexte de la situation que vous vivez présentement. »

Neuf décisions sur dix sont prises sur une base intuitive !

C’est exactement ce que l’équipe de Christophe Haag a constaté lors d’une étude de terrain, publiée dans European Management (2011), menée auprès de réalisateurs de cinéma dans des périodes tendues de tournage.« En situation d’urgence, les décideurs prennent des décisions intuitives qui reposent sur leur expertise ou sur des expériences émotionnelles antérieures, ou sur des émotions immédiates lorsque la situation n’est pas familière. »

 

Le chercheur expose ainsi le cas de Jeremy, un réalisateur américain, face à une actrice démissionnaire qui met en péril la production. Pris de court, il se met à intimider la jeune femme jusqu’à ce qu’elle cède. « Il a choisi cette tactique de “gros bras” sans prendre en considération d’autres options, car la menace avait réactivé chez lui une expérience émotionnelle antérieure. » Elle l’avait en effet brusquement ramené à son adolescence lorsque, membre d’un gang à Los Angeles, il s’était fait kidnapper et s’en était sorti indemne en agressant ses agresseurs.« Comme lui, face à une situation inédite, nous faisons appel à nos souvenirs émotionnels, enregistrés dans la base mémorielle. Et nous appliquons aussitôt une solution qui a fonctionné par le passé dans une situation proche. » 

Des procédés inconscients de plus en plus valorisés

 

Difficile cependant d’appliquer ce principe à tout type de décision ! C’est du moins ce que montre le psychologue Christopher Chabris, auteur du Gorille invisible, qui alerte sur une confiance aveugle dans nos intuitions qui peuvent aussi nous tromper. « Il n’y a pas d’intuition absolue,  reconnaît Christophe Haag. Mais les études s’accordent à dire que dans une situation critique, la prise de décision sur des bases intuitives est plus fiable que la prise de décision rationnelle, analytique. »

Et 82 prix Nobel sur 93 ont reconnu que leurs découvertes avaient été faites grâce à l’intuition

Ces procédés inconscients, de mieux en mieux connus, sont valorisés et même recommandés dans la société moderne. Les livres sur le sujet fleurissent et des « écoles de l’intuition » voient le jour pour apprendre à l’améliorer. Les chercheurs eux-mêmes s’y fient souvent : « Je ne prends jamais un crayon en réunion, pour laisser mon inconscient faire des associations. J’ai confiance. Et la solution surgit », raconte ainsi Rand Hindi, jeune génie de l’intelligence artificielle fondateur de la start-up Snips. John Kounios renchérit : « J’écoute mon ventre. Il me dit quand quelque chose ne va pas. C’est un don très sûr. »

 

Christophe Haag se plonge, lui, dans un bain chaud ou va marcher :« Le tri se fait tout seul dans mon esprit, les idées s’ordonnent. » Neuf décisions sur dix sont prises sur une base intuitive ! estime même le psychologue américain Gary Klein, pionnier dans les études sur les mécanismes de prise de décision. Et 82 prix Nobel sur 93 ont reconnu que leurs découvertes avaient été faites grâce à l’intuition, tout comme 53,6 % des chefs d’entreprise admettent prendre ainsi leurs décisions.

Un programme pour tester l’intuition des militaires

 

Ces derniers ne sont désormais plus les seuls à faire leur coming out intuitif. La marine américaine a lancé en 2013 un programme (Enhancing Intuitive Decision making through implicit learning) dirigé par une neuroscientifique pour tester la capacité des militaires à améliorer leur capacité intuitive en mission. L’idée venait en grande partie des témoignages de soldats basés en Irak et en Afghanistan qui ont rapporté des sensations inexpliquées de danger imminent juste avant de tomber dans une embuscade. L’intuition, la nouvelle arme du soldat ?

 

Vous pouvez lire l’article dans son intégralité sur scienceetavenir.fr

 

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