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En séance #5 : les troubles bipolaires [les 5 films à voir en psycho]

Chaque semaine nous vous proposons une sélection de 10 films autour d’une thématique en psychologie. On passe du rire aux larmes pour ce 5ème opus sur les troubles bipolaires.


 

larence-coop
 

Phase maniaque, euphorie, mélancolie, comportement à risque, addiction… Nous voici embarqués pour un véritable yo-yo émotionnel avec les 5 films illustrant les troubles bipolaires.

 
 

#1 : Happiness Therapy [2012 – David O. Russell]

 

« Trouble bipolaire type II – Hypomanie – troubles dysexécutifs »

 
« Happiness thérapie » nous permet de suivre un épisode hypomaniaque de Pat (Bradley Cooper), alors qu’il retourne vivre chez ses parents suite à un séjour en psychiatrie. Il fut hospitalisé dans un état dépressif, après avoir agressé l’amant de sa femme. L’extrait savoureux où Pat entre dans la chambre de ses parents à 4h du matin, révolté par le roman d’Hemingway qu’il vient de lire, montre le caractère impulsif et inadapté du comportement en phase hypomaniaque, dominé par des réponses émotionnelles démesurées. Non seulement le seuil de déclenchement des émotions est très bas (la narration d’un roman des années 20 suffit pour déclencher un accès de colère et un passage à l’acte), mais aussi, ces émotions sont intenses et ne « retombent » que difficilement (elles sont persistantes).
 

 
Ce film est aussi une bonne illustration de la perturbation générale du fonctionnement exécutif chez les sujets bipolaires en crise. On le voit chez Pat avec la régulation comportementale qui achoppe – l’Inhibition, la Régulation Émotionnelle et le Contrôle de Soi sont affectés – ; mais aussi au niveau métacognitif : il lui est impossible de Planifier ou de Contrôler les Tâches qu’il entreprend. Ce n’est donc pas un hasard si Pat doit retourner chez ses parents : comme de nombreux patients, il est incapable de gérer, dans cet état, les contraintes du quotidien nécessaires socialement.
 
 

#2 : Shameless [2009 – John Wells]

 

« Trouble bipolaire – addictions – no-limit »

 
Cette série comique incorrecte suit les pérégrinations plus ou moins pathologiques des Gallagher, une famille new-age, victime de différentes crises (économiques, familiales, existentielles). Chaque personnage apparaît très instable, avec des conduites addictives fréquentes et variées, des comportements ordaliques où ils bravent la mort pour se sentir exister. Chez les Gallagher, il y a le père, alcoolique, aussi lâche que malhonnête… Puis la mère, authentique bipolaire, ayant abandonné ses six enfants au gré de ses trips pathologiques (consécutifs aux arrêts de traitement). Shameless est une bonne description des troubles du comportement et failles narcissiques précoces résultants de l’absence de modèles identificatoires contenants. La mère est la pierre angulaire de cet édifice familial où l’abandonnisme personnel résonne avec l’abandon social…
 

 
Parmi les enfants, on s’attardera ici sur Ian, homosexuel pas du tout refoulé, qui se verra hériter du mal maternel (bipolaire). Ian aura besoin de la rigueur d’un cadre professionnel (ambulancier) pour stabiliser son humeur. Selon son degré d’acceptation de sa maladie et ses accès maniaques où il se sent tout puissant, il fera des séjours hospitaliers fréquents. Shameless nous permet de voir toute la difficulté de vivre avec ce trouble aiguë de l’humeur, surtout pour des populations en grande précarité, dans un pays où la santé est payante… Les situations réalistes proposent une analyse sociétale de la faillite occidentale, où précarité rampante rime avec souffrance mentale et troubles du comportement.
 

 
 

#3 : Van Gogh [1991 – Maurice Pialat]

 

« Phase mélancolique- Instabilité – Conviction morbide »

 
Ce biopic retraçant les derniers jours du peintre décrit sans doute le premier cas historique de trouble bipolaire. Les traits émaciés d’un Dutronc aussi impénétrable qu’imprévisible illustrent les mouvements thymiques caractéristiques du trouble bipolaire de type 1. On retrouve l’alternance franche de cycles dépressifs (le film est centré sur cette dernière phase de l’artiste qui finira ses jours dans un hôpital psychiatrique néerlandais, à 34 ans…) et maniaques, cycles se réduisant dans le temps avec la présence d’éléments délirants morbides. Van Gogh avait inscrit ces fluctuations de l’humeur dans ses œuvres. Eros et Thanatos sur toile…
 

 
Chaque tableau déterminait la couleur de son âme. Il aimait à symboliser la mort (« les faucheurs de blé »…) ou la vie par des fleurs qu’il aimait de couleur très vive et tournées vers le soleil (« les tournesols »). Les moments de dépression intense sont toujours symbolisés par des couleurs noires et grises (« les mangeurs de pomme de terre »). A travers sa peinture impressionniste, il externalisait sa souffrance interne et sa dysthymie. Ses mouvements de pinceau saccadés (pointilliste, pré-fauviste), son hyper productivité (70 tableaux en un mois en arrivant à Auvers-sur-Oise) alternaient avec son vide créatif, ses errances géographiques et affectives.
 
« La tristesse durera toujours », cette croyance que Van Gogh aurait prononcée sur son lit de mort illustre la conviction mortifère de ce personnage incompris, sentiment typique de la souffrance dysthymique.
 
 

#4 : Mr. Jones [1993 – Mike Figgis]

 

« Toute puissance – Elation de l’humeur – Observance du traitement »

 
Qui pouvait incarner, au milieu des années 90, l’homme parfait, puissant, séduisant, brillant, dynamique et rempli de qualités humaines ? Richard GERE bien sûr ! Mr Jones, au sourire ravageur, a tout pour lui sauf l’ équilibre mental : il souffre d’une psychose maniaco-dépressive (ex bipolaire du DSM IV), mais se représente juste anticonformiste. Ce film un peu caricatural met en exergues les comportements ordaliques et le sentiment de toute puissance qui animent le sujet bipolaire en accès maniaque. Le personnage marche sur une poutre dans le vide, remplace un chef d’orchestre, tente de séduire tout ce qui brille ; mais surtout, ne reconnaît pas sa souffrance.
 

 
C’est toute la difficulté de la prise en charge d’une souffrance bipolaire sur le versant maniaque. Le sujet connaît une telle élation de l’humeur, son expérience de vie est tellement formidable, qu’il devient inaccessible aux soins (qu’il perçoit comme bridant son extrême pouvoir). Par ailleurs, le film met en évidence l’importance d’une stabilisation du traitement, (anti-épileptiques ou sels de lithium), et de son observance, difficile à tenir en cas de virage maniaque donc. L’alliance thérapeutique apparaît comme un enjeu majeur de la prise en charge, ce que le film démontre…romantiquement.
 
 

#5: Bird [1988 – Clint Eastwood]

 

« Comorbidités – Conduites addictives – mortalité prématurée »

 
Ce biopic de Clint Eastwood s’attaque au saxophoniste Charlie Parker, alias « Bird », considéré comme l’un des pères du jazz moderne et du be-bop. Le film met en scène plusieurs tranches de la courte vie de Parker, en proie à un trouble bipolaire qui le consumera. Il alterne des périodes de travail intense avec des états de dépression et de détresse psychique majeure : les moments de gloire artistique succèdent aux descentes aux enfers (il fait notamment un séjour en hôpital psychiatrique en 1946). Dès l’adolescence, il entre dans une consommation d’alcool et de substances, avec une forte addiction aux opiacés. Il meurt à 34 ans, peu après le décès (encore plus prématuré) de sa fille.
 

 
La vie de Parker permet d’aborder l’extrême vulnérabilité des personnes souffrant de trouble bipolaire. On retrouve beaucoup d’autres troubles associés à la bipolarité (on parle de comorbidité) au premier rang desquels la consommation d’alcool et de substances (Parker en est un exemple typique). Non seulement les conduites addictives apportent leurs lots de risques propres, mais en plus, les substances viennent fragiliser la prise en charge avec une (encore) moins bonne adhérence au traitement ainsi qu’une diminution de l’effet de la réponse thérapeutique (pharmaco, particulièrement pour le lithium). A coté des prises de substances, retrouve également une comorbité entre les troubles bipolaires et les troubles paniques, obsessionnels ou des conduites alimentaires.
 
Note : Les personnes bipolaires constituent donc une population particulièrement vulnérable, avec les comorbidités et l’effet délétère de la désinhibition, qui conduit à des mises en danger majeures lors des épisodes maniaques, ainsi qu’un fort risque suicidaire.
 
 
 

Malik Benguerine & Didier LeMabic

 
 
PS : Ce classement s’appuie sur 2 critères. Tout d’abord, la pertinence pour comprendre les enjeux psychologiques liés à la thématique; ensuite, la qualité cinématographique de l’oeuvre.
 
 

Retrouvez tous les épisodes de notre série « En séance, les 10 films à voir en psycho » :

 

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