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En séance #6 : le psy au cinéma [les 10 confrères qui crèvent l’écran]

Chaque semaine nous vous proposons une sélection de 10 films autour d’une thématique en psychologie. Le 6ème art nous tend un miroir avec cet épisode consacré aux personnages de psy (psychologues, psychanalystes & psychiatres). 

 
fassultim
 

En séance #6, les 10 confrères qui crèvent l’écran :

 

Déjantés, brillants, manipulateurs ou tourmentés, le cinéma nous offre un bel éventail de représentations – réelles ou fantasmées – du psychothérapeute dans notre culture. Voici les 10 séances à observer sur ce thème, une thérapie brève en somme. 

 

 

#1 : A dangerous method [2012 – Cronenberg]

 

« Gustav Jung & Sigmung Freud : les viennoiseries »

 
Début XXème, le jeune psychiatre Suisse Gustav Jung (Michael Fassbender) s’inspire des nouvelles méthodes thérapeutiques pour soigner une jeune patiente (hystérique). Il met en place une cure par la parole, adossée aux principes fraîchement posés par son confrère Sigmund Freud (Viggo Mortensen). Le film croque le portrait d’un Jung luttant contre les multiples assujettissements qu’il s’est lui-même imposés. Il est d’abord sous le patronage idéologique de Freud. Leur relation oscille entre séduction et confrontation, pour aller jusqu’à la rupture, Jung n’acceptant pas l’orthodoxie que Freud veut lui imposer pour institutionnaliser son corpus.
 

Note : Une fois la vidéo lancée, pensez à activer les sous-titres en français en bas à droite du lecteur.
 
Jung est également dépendant du patrimoine et de la situation sociale de sa femme. Mais c’est au cœur de la relation à sa patiente, Sabina Spielrein (Keira Knightley), que le point de conflit le plus profond apparaît : la pulsion contre l’interdit. Les mouvements transférentiels éveillent un désir auquel Jung succombe, sa patiente devient sa maîtresse…. Cronenberg retrace assez fidèlement les balbutiements de la psychanalyse, de sa composante clinique à la persévérance de Freud pour en assurer la postérité. « A dangerous method » permet aussi de souligner un préalable indispensable à la cure : l’abstinence de l’analyste.
 
 

#2 : Augustine [2012 – Alice Winocour]

 

« Pr Charcot : le pionnier – Origine de la cure »

 
En 1875, une jeune fille souffre d’une hémiplégie, elle rencontre à la Salpétrière un neurologue brillant, Charcot. Sans causes organiques ou neurologiques, le professeur Charcot pose l’hypothèse d’une souffrance somatique à l’origine psychologique, hypothèse révolutionnaire pour l’époque. Ce film développe le premier cas d’hystérie décrit par Charcot, 20 ans avant Freud… Il est centré sur l’aspect relationnel et met en évidence les mouvements transférentiels inhérents à toute psychothérapie.
 

 
Charcot, nerveux et rigoureux, prend conscience au fil des séances de son influence sur le comportement de sa patiente. Les symptômes fluctuent et deviennent aigus devant une assemblée dense de spécialistes internationaux. La parole devient alors l’outil thérapeutique prépondérant dans la prise en charge de sa souffrance mentale. Ce nouveau traitement sera théorisé par un confrère viennois du Pr Charcot en visite à Paris, qui s’emparera de la totalité de ses travaux ; c’est l’avènement de la psychanalyse.
 
 

#3 : Mon oncle d’Amérique [1980 – Alain Resnais]

 

« Comportementalisme – Inhibition de l’action »

 
Ce film « choral » et expérimental suit 3 personnages que tout oppose. Pourtant, le destin va les faire se rencontrer et s’emmêler… La narration particulière, dirigée par le Pr Laborit, compare les comportements humains aux fonctionnements de rats en cage, loin de tout anthropocentrisme.
 

 
Les personnages illustrent cette leçon de comportementalisme à travers des situations affectives, de frustrations et d’inhibitions de l’action. Le conditionnement classique et opérant influe sur les comportements, les émotions et les croyances, les 3 bases de l’analyse cognitivo-comportementale dont Laborit fut un précurseur en France. René (Depardieu) qui était seul dans son bureau se voit imposer la présence d’un nouveau collègue. Petit à petit, l’inhibition de ses actions habituelles et l’occupation de son espace vital transforment son comportement en attitudes irritables voire violentes…exactement comme des rats en cage…
 
 

#4 : Hannibal [2015 – Thomas Harris]

 

« Dr Hannibal lecter : élégance & gastronomie »

 
Le psychiatre le plus connu au monde (après Marcel Rufo) est le personnage central de la série Hannibal, qui nous plonge dans le quotidien du docteur Lecter quelques années avant la séquence du « Silence des agneaux ». Mads Mikkelsen incarne magistralement une version glacée du célèbre psychiatre cannibale, alors respectable. Il collabore avec le FBI qui lui demande d’évaluer et d’accompagner Will Gram, un jeune profiler surdoué traquant les tueurs en série. Hannibal installe une relation maître/élève pervertie et ambivalente, pour refaçonner Will à l’image de son propre fonctionnement. Il va jouer, de sa place de psychiatre, avec ses fragilités psychologiques.
 

Hannibal fait passer à Will, souffrant d’hallucinations, le célèbre « test » de l’horloge (test neuro-cognitif).
 
Son raffinement et son incroyable intelligence permettent à Hannibal de cacher à son entourage la bestialité qui couve en lui ; et jaillit seulement au yeux du spectateur lors de scènes basculant dans le gore absolu. Les autres ne sont que ses objets d’expériences : il peut les manipuler, les tuer et les absorber. La série déploie un univers très sombre et soigné dans les moindres détails. Par exemple, les séquences gastronomiques (Hannibal prépare puis présente « ses recettes » à ses convives) sont délicieusement sophistiquées.
 
 

 
 

#5 : Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des plaines) [2013 – Arnaud Desplechin]

 

« Georges Devereux – Transfert – Ethnopsychiatrie »

 
Nous sommes en 1948, dans un hôpital psychiatrique du Kansas, Jimmy Picard (Benicio del Toro), indien « black foot » ayant combattu en France, souffre de symptômes neurologiques divers, vertiges, migraines, cécité … L’intervention d’un ethnologue spécialiste des cultures amérindiennes est alors recommandée ; Georges Devereux (Mathieu Amalric) rencontre Jimmy.
 

 
A travers ce film tiré de l’ouvrage de Devereux « psychothérapie d’un indien des plaines », on assiste au développement de liens transférentiels forts entre l’analyste, vif, curieux, bienveillant, et son patient, sombre, taciturne et tourmenté. On suit les séances et au-delà des souvenirs refoulés, des souffrances identitaires de peuples traumatisés (juifs et amérindiens) ; on découvre la pertinence d’une analyse ethnopsychologique des racines culturelles d’un sujet. Devereux apparaît, avant les travaux de Lévi-Strauss et plus récemment de Tobie Nathan, comme le fondateur de l’ethnopsychiatrie.
 
 

#6 : Gypsy [2017 – Sam Taylor-Wood]

 

« Déontologie – Limites »

 
Enfin une femme ! Naomi Watts incarne une thérapeute au bord de la rupture : « Jean », mère de famille installée en banlieue pavillonnaire, et exerçant en libéral à New-York. Blazée par une vie familiale sans relief, ses états d’âme font d’abord penser à une sorte de « crise de la quarantaine » ; mais très rapidement, on découvre un cas bien plus pathologique (Ouf! Gypsy n’est pas une énième variation de Sex & the city). Jean ne peut pas s’empêcher d’intriguer la vie de ses patients : elle suit leurs entourages et entre en relation avec certains, sous le nom de Diane.

 


 
Derrière ce fonctionnement bien ancré chez elle, on sent une pulsion irrépressible. En confrontant le discours des proches à ceux des patients, Jean touche à une forme de toute puissance omnisciente, dont elle joue (et jouit) comme thérapeute. Ces situations périlleuses l’obligent à une forme de duplicité machiavélique, puis Jean explose toutes les limites de son positionnement en ayant une aventure avec l’ex petite amie de son jeune patient… Les premiers épisodes révèlent un potentiel intéressant ; on laisse le bénéfice du doute à toute nouvelle série (et on espère le meilleur).
 
 

#7 : Habemeus papam [2011 – Nanni Moretti]

 

« Au Nom du père »

 
Le nouveau pape (Michel Piccoli), fraîchement élu, doit apparaître au balcon de Saint-Pierre de Rome pour entériner publiquement son élection. Il est empêché par une attaque de panique qui le tétanise. Le Vatican, déboussolé, fait secrètement appel au meilleur psychanalyste du pays (Nanni Moretti) pour libérer le néo souverain de ses démons. Mettre le pape en analyse en plein conclave laissait augurer un humour aux ressors très « Charlie » (anticléricaux) ; mais, mis à part leurs premiers échanges sous les yeux ahuris de la curie, il n’en est rien…
 

 
Nanni Moretti raille tout autant l’église que l’analyse. le psy renonce à son positionnement, puis il est tourné en dérision (on le retrouve voulant jouer aux cartes avec un pape en pleine errance). Bref, toute la substance est du coté de ce pape. Il refuse le pouvoir et les dogmes de tout son corps, psychanalyse comme catholicisme. Sa quête identitaire passe en revue sa propre biographie, au fil de son voyage pathologique au cœur de Rome. Ce film regorge de points d’intérêts quant à la psychologie, mais moins au niveau du personnage du psy…
 
 

#8 : Mafia blues [1999 – Harold Ramis ]

 

« Œdipe roi »

 
Lorsqu’un mafieux new-yorkais, le puissant Paul Vitti (De Niro), ressent le stress de la vie quotidienne et que de nombreux blocages anxieux menacent son pouvoir, il rencontre Ben Sobel ( Billy Cristal), psychanalyste en burn out, dans l’ombre de son père, un éminent psy. Tout le comique de ce film vient du ridicule pathétique des personnages, qui composent là où on ne les attend pas, avec leurs fragilités en miroir.
 

 
Le chef de gang pleure pour un rien quand son psy tente de régler son complexe paternel. Il deviendra au fil des séances un vulgaire employé à la merci de ce psychopathe vulnérable. Ce film caricature avec délectation toutes nos représentations de mafieux cruels ou de psys passionnés. Notamment lorsque Paul, macho et froid, découvre le complexe d’Œdipe par l’intermédiaire de son psy, terrorisé : « vous voulez dire que je veux baiser ma mère ?? Vous l’avez vue ma mère ??? ».
 
 

#9 : En analyse [2008 – Hagai Levi]

 

« Principe de réalité »

 
Cette série nous place en immersion dans le cabinet du psychanalyste Paul Weston, chaque épisode traitant une séance, rien qu’une séance. Les psys seront en terrain connu avec ce huit clos réservé exclusivement à la parole (et aux silences). Certains autres, sevrés d’actions, risquent d’être en effort avant d’accepter le cadre (surtout ne pas regarder « In traitment » juste après « Games of throne »). Les épisodes se succèdent selon les rendez-vous de l’analyste, qui reçoit hebdomadairement ses patients (dont un couple).
 

 
« In traitment » (« En analyse », en VF) nous épargne les poncifs et les caricatures sur la figure du psy. Paul Weston ne vit pas de romance avec ses patients et il n’est pas un sujet « sachant » ou « tout puissant ». Il est un psychanalyste compétent, même s’il peut lui arriver d’être pris à défaut (ou de court) par ses patients,… La séance du vendredi est particulière : on retrouve Paul, lui-même en analyse. Ce temps, qui lui sert également de supervision, donne dans l’après coup une profondeur supplémentaire aux séances de la semaine. Il nous permet de mieux repérer la personnalité contenue de ce thérapeute dont la vie privée est un véritable désastre. Un vrai psy quoi.
 
 

#10 : Effets secondaires [2013 – Soderbergh]

 

« Manipulation – Ambition – Cupidité »

 
Ce thriller psychologique se centre sur Jon Banks (Jude Law), un psychiatre aussi brillant qu’ambitieux. Lorsqu’il reçoit Emilie (Rooney Marra), dépressive majeure, il lui prescrit un nouveau médicament révolutionnaire. Sans se douter que la police allait la retrouver un couteau à la main, sans souvenirs du meurtre de son mari… Stupeur et tremblements pour ce psychiatre dont la réputation se trouve alors salement entachée. Qui sera le plus manipulateur pour s’en sortir honorablement ?
 

 
Ce film approfondit les liens entre certains psychiatres et l’industrie pharmaceutique. Les personnalités manipulatrices des psychiatres dans ce film (un peu caricatural, pour le frisson) mettent en évidence les influences grandissantes des labos dans la santé mentale. Soderbergh, à travers ce thriller alambiqué, critique les trop fortes consommations de psychotropes et la cupidité de certains (rares) prescripteurs.
 
Note : La consommation de psychotrope est une spécialité française ! 1 français sur 4 en consomme sous la forme d’anxiolytique, hypnotique ou antidépresseur (10 % de la population sous antidépresseur alors que moins de 5% seraient réellement dépressifs, source : Assurance Maladie, 2016.)
 
 

Malik Benguerine & Didier Le Mabic

 
 
PS : Ce classement s’appuie sur 2 critères. Tout d’abord, la pertinence pour comprendre les enjeux psychologiques liés à la thématique; ensuite, la qualité cinématographique de l’oeuvre.
 
 

Retrouvez tous les épisodes de notre série « En séance, les 10 films à voir en psycho » :

 

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