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En séance #4 : la personnalité borderline [les 5 films à voir en psycho]

Chaque semaine nous vous proposons une sélection de films autour d’une thématique en psychologie. Les personnages de ces 5 films nous plongent au cœur des difficultés relationnelles et existentielles du fonctionnement borderline.

 
Anakin

En séance #4 : la personnalité borderline

 

Relations instables, angoisse d’abandon, impulsivité, comportements agressifs… Comment comprendre le vécu d’une personnalité borderline ?

 #1 : Star Wars, épisode III : La Revanche des Sith  [2005 – George Lucas]

 

« Intolérance à la frustration – Identification projective – Clivage »

 

Le personnage d’Anakin Skywalker, apprenti « Jedi » (une sorte de maître Shaolin intergalactique), suit les enseignements de sa figure tutélaire, le Jedi « Obi Wan Kenobi ». Ce père de substitution – Anakin n’a jamais connu le sien – peine à contenir les comportements impulsifs de son protégé. En dépit des préceptes enseignés, Anakin montre une forte intolérance à la frustration et une instabilité affective. Ses fragilités s’expriment particulièrement dans le lien à l’autre, tous azimuts : sphère amoureuse, « professionnelle », familiale… Par exemple, il peut glorifier son maître « Obi Wan », puis dans la même conversation, exprimer une colère extrême et un dégoût à son égard. Le lien à l’autre est donc chargé d’affects extrêmes et puissants. Envers lui-même également, on assiste à des retournements brutaux de « l’image de soi », passant du grandiose (tout-puissant) à la dévalorisation totale.
 


 

On peut penser qu’Anakin n’accède pas à une certaine forme d’ambivalence. Pour lui, les autres sont soit intégralement bons (idéalisés), soit des « mauvais objets ». Accéder à l’ambivalence (au sens de la position dépressive de M. Klein), c’est tolérer un certain principe de réalité avec des représentations nuancées (de soi, des autres, du bien et du mal). Obi Wan sert donc de support aux projections – idéalisées ou mauvaises – d’Anakin (on peut parler d’identification projective et de clivage sur ce registre très immature). Le jeune apprenti va se heurter aux relations conflictuelles avec ces autres qu’il ne rencontre en fait jamais. Le machiavélique sénateur Palpatine va jouer de ce fonctionnement pour objectaliser Anakin, et retourner ses pouvoirs prodigieux contre sa famille adoptive, les Jedis !
 

 #2 : Une vie volée [2000 – James Mangold, Jonathan Kahn]

 

« Sentiment chronique de vide – Comportements auto-agressifs – Passage à l’acte »

 

Comme de nombreux patients borderline, Susanna (Winona Ryder) arrive en psychiatrie consécutivement à une Tentative de Suicide (TS par prise de produits, vodka-aspirine). Interrogée sur les motivations de sa TS, elle ne peut rien en dire. Susanna est une jeune femme dont le quotidien est dominé par une impression d’absence et un sentiment chronique de vide. Chez un sujet borderline, le recours à l’agir (ici, auto-agressif avec sa TS) est une défense (inadaptée) du moi qui prend la première « porte de sortie » possible, face à un état de profonde détresse psychique. Bref, à tout juste 18 ans, Susanna se retrouve dans un univers psychiatrique peuplé de femmes étranges, dont Liza, une charmante sociopathe (jouée Angélina Jolie, bluffante). Les deux jeunes femmes vont vivre une relation intense mais très instable, le duo oscillera entre désir et détestation, fusion et conflit…
 

 
L’histoire est ponctuée de passages à l’acte, de la TS initiale en passant par une fugue du duo, le film devenant un road-trip. Leurs chemins se séparent suite au suicide de Daisy qui les hébergeait (une patiente sortie peu avant leur évasion). Cet événement marque un arrêt pour Susanna qui préfère rentrer à l’hôpital (contrairement à Liza). L’équipe de soignants arrive alors à créer une alliance thérapeutique avec elle, et son état s’améliore. Le personnage de Susanna présente un tableau assez typique de la personnalité borderline. Elle-même se reconnait assez bien dans la description du psychiatre qu’elle découvre (à 1’39 dans la vidéo) en s’introduisant dans un bureau avec Liza et d’autres patientes, pour y consulter leurs dossiers.
 

 
 

#3 : 37°2 le matin [1986 – Jean-Jacques Beineix]

 

« Impulsivité – Auto-agressivité – Anaclitisme »

Ce film générationnel commence dans un corps-à-corps brûlant entre Zorg et Betty (Jean-Hugues Anglade et Béatrice Dalle). Ils ne se connaissent que depuis une semaine mais déjà, ils fusionnent… Elle s’installe chez lui à l’improviste puis change tout, les couleurs, les meubles. Elle l’idéalise, brûle son bungalow, l’amène à Paris : Betty resplendit et effraie dans le même élan. Zorg l’aime passionnément, il minimise son comportement et continue. De voyages en séjours instables, elle devient peu à peu incontrôlable…
 

 
Béatrice Dalle joue sensuellement ce comportement borderline typique, dominée par l’impulsivité, dans une relation anaclitique marquée, abandonnique, alliant idéalisation de l’autre et mouvements destructeurs. Sa souffrance et son vide interne deviennent indicibles, le passage à l’acte agressif vient alors expulser et exprimer son mal-être aigu (on parle d’effet abréactif)… Cette alexithymie spécifique et ce comportement explosif se représentent très bien dans l’escalade des passages à l’acte de Betty, qui incarne à merveille la Juliette de cet opéra romantique à peine suranné…
 

#4 : La tête haute [2015 – Emmanuelle Bercot]

 

« trouble dysruptif chez l’ado – Trouble limite – modèle surmoïque »

Bureau d’une juge pour enfants, à Dunkerque : Séverine, maman de 24 ans, bimbo immature perchée sur des talons trop haut, craque, crie, pleure. Un bébé hurle dans ses bras et un gamin joue en silence dans un coin, voici Malony, 6 ans, stuporeux. Dix ans plus tard, les mêmes. Malony a poussé dans le giron des services sociaux. C’est un ado buté, violent, intolérant à la frustration, délinquant. Début du voyage au bout de l’enfer pour le caïd en herbe, de mauvais coups en centres d’éducation, de conneries en décisions de justice. Derrière les ruades et les accès de violence, un enfant en mal d’amour, inconsolé d’avoir été jeté comme un rebut. Jusqu’au jour où il rencontre un éducateur ayant eu le même parcours que lui…
 

 
Ce film touchant met en évidence de façon chronologique les constructions des failles narcissiques des troubles de la personnalité borderline, ou des enfants carencés. D’emblée, la mère apparaît comme défaillante, incapable d’incarner une figure maternelle sécurisante pour son fils. Les conséquences sont précoces dans la construction du moi, une insécurité intérieure où l’autre apparaît comme une menace se dessine. Les comportements deviennent explosifs (dysruptifs selon le DSM V) en l’absence de modèle paternel contenant ce moi dit « vacuolaire » . L’apparition du personnage de l’éducateur rend possible une identification à un nouveau modèle masculin, au fur et à mesure de leurs confrontations violentes. L’empathie, par l’expérience de l’éducateur, permet de créer un « proto surmoi », étayant et contenant Malony; lui donnant la possibilité d’exister et de faire ses choix en toute sécurité.
 
Note : Au-delà de l’analyse clinique, ce film met en évidence l’importance d’une prise en charge pluridisciplinaire, médico-psycho-social, avec le net rôle étayant des travailleurs sociaux. Il existe aussi des psychothérapies adaptées à ce genre de troubles limite ; la thérapie dialectique de M Linehan, thérapie cognitive intégrant la pratique de la méditation minfulness, a pu montrer son efficacité .
 

#5 : Liaison fatale [1993 – Mike Figgis]

 

« Fonctionnement dichotomique – comportement manipulatoire/agressif – Angoisse d’abandon »

Dan Gallagher (joué par Michael Douglas), avocat et père de famille, trompe sa femme un soir avec Alex Forrest (Glenn Close). Sans le savoir, il vient d’enclencher une relation toxique. La personnalité pathologique d’Alex se révéle au sein de ce triangle amoureux, avec un tableau « borderline » exemplaire : instabilité affective, fonctionnement dichotomique (en « tout ou rien ») , agressivité, automutilation et comportement suicidaire, le tout sur fond d’angoisse massive d’abandon.
 

 
La notion classique d’Etat Limite (qui précède historiquement l’appellation Borderline) permet d’éclairer la psychopathologie d’Alex. Sa relation d’objet est anaclitique : la dépendance à l’autre, qu’elle perçoit comme vital, est massive. Ce mouvement l’amène, sur un mode passif/agressif ou sur un mode manipulatoire/agressif, à butter inéluctablement sur le refus de Dan, entravant son désir de fusion amoureuse. La perte étant insupportable pour Alex, ses symptômes s’accentuent et on assiste à une fuite en avant toujours plus toxique pour elle-même et Dan.

 

Malik Benguerine & Didier Le Mabic

 
PS : Ce classement s’appuie sur 2 critères. Tout d’abord, la pertinence pour comprendre les enjeux psychologiques liés à la thématique; ensuite, la qualité cinématographique de l’oeuvre.

Retrouvez tous les épisodes de notre série « En séance, les 10 films à voir en psycho » :

 

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